Depuis que vous avez le flambeau en main, quelles sont les nouvelles orientations de Laprophan ?
Tout d'abord, je tiens à préciser qu'il ne s'agit pas de passation de flambeau, mais plutôt de relais, vu que j'évolue au sein de Laprophan depuis plus d'une vingtaine d'années. Pour en venir au vif du sujet, les laboratoires Laprophan ont atteint un degré de développement et de maîtrise de qualité tel qu'il leur permet d'envisager une plus grande ouverture sur l'international. Je citerai à ce propos plusieurs distinctions qui nous ont été accordées ces dernières années, à savoir un rapport élogieux de l'audit de la Banque mondiale en 1995, le 1er Prix qualité tous secteurs confondus décerné en 1998 par le ministère du Commerce et de l'Industrie, en plus de l'agrément de l'AFSSAPS. En conséquence, l'internationalisation de Laprophan devient un objectif réaliste pour pouvoir atteindre un nouveau palier de développement. Cette ouverture est envisagée à plusieurs niveaux. A commencer par l'introduction et le développement de nos propres produits, notamment nos brevets, dans les pays européens et les Etats-Unis et ce, en relation avec des partenaires étrangers. Il est aussi question de fabrication, dans le cadre de notre agrément par l'AFSSAPS, de médicaments pour le compte de partenaires européens. C'est en ce sens qu'un produit fabriqué dans nos laboratoires est d'ores et déjà commercialisé en France.
Comment voyez-vous les différents accords de libre-échange signés par le Maroc ?
Laprophan considère avec optimisme la conclusion des différents accords de libre-échange. Vu la qualité et la notoriété de nos laboratoires, l'excellence des relations entretenues depuis longue date avec nos partenaires dans les pays concernés, et vu la qualité des produits d'innovation dont nous disposons, nous pouvons considérer les ALE comme une opportunité à saisir dans le cadre de nos projets de développement, vu que ces accords ont pour objectif de faciliter et d'accompagner les entreprises dans les deux sens.
Qu'en est-il de vos actions sociales et quel budget y est réservé ?
Certes, le budget est important, dépassant les 5 millions de DH annuels, d'autant plus que nous ne pouvons pas nous exprimer sur la publicité grand public pour nos produits. C'est ainsi que nous réservons ce budget à nos actions sociales, qui sont très variées d'ailleurs, il nous est arrivé d'équiper des écoles, d'héberger des enfants dans le monde rural, car l'école était trop loin du domicile parental. Aussi, cette idée de mettre en place des caravanes me tient particulièrement à coeur, car on arrive par une action commando à regrouper des volontés de médecins qui veulent faire un acte de bénévolat, et il faut les accompagner et leur donner les moyens de réaliser cet acte. Nous essayons d'institutionnaliser cela, avec différentes spécialités et associations, afin d'amener les médicaments et les professionnels du diagnostic vers les populations démunies ou les gens qui n'y ont pas accès.
Par Abdelhakim Hamdane | LE MATIN